Cette contribution fait partie d’une petite série sur la gestion des émotions. Pendant plusieurs semaines je partagerai plusieurs méthodes, techniques, outils, approches pour gérer les émotions. A vous de voir ce qui fonctionne pour vous.
N’oubliez pas que les émotions sont contagieuses, affectent les autres. Affectent nos enfants. Donc l’empathie, l’écoute, la bienveillance, les câlins,… aide les enfants (et nous-mêmes) à gérer leurs émotions. Ou sinon juste montrer l’exemple, en partageant nos propres émotions avec nos enfants. Pour relire: voici l’introduction de cette série.
Une troisième astuce est l’utilisation de cartes créatives :
Le jeu de Lise Bartoli contient 4 types de carte :
- 12 cartes « héros » : qui représentent le personnage (ou l’animal) auquel l’enfant s’identifiera inconsciemment pour élaborer son conte.
- 12 cartes « problème du héros » : elles illustrent la difficulté ou l’émotion du personnage fictif en lien avec ce que l’enfant vit dans la réalité.
- 12 cartes « allié » : elles personnifient l’inconscient de l’enfant qui détient des informations essentielles.
- 12 cartes « objet magique » : les objets sont apportés par l’allié pour résoudre le problème du héros.
Un des tirages possibles est le suivant : le conte métaphorique
- L’enfant pioche une carte de chaque catégorie et invente une histoire à partir de ces éléments. Le but est que l’enfant s’immerge totalement dans ce monde imaginaire. Pour cela, il faut l’encourager à donner le plus de détails possibles sur son histoire : comment les personnages sont habillés ? Que faisaient-ils avant ? etc.
Lise Bartoli nous donne des exemples de l’utilisation des cartes créatives lors de ses consultations :
« Baptiste a sept ans lorsqu’il me consulte pour un problème de concentration.
Il est déjà suivi par une psychomotricienne et un pédopsychiatre mais comme rien n’évolue, la mère souhaite tenter le conte métaphorique. Elle m’explique que Baptiste est « triste depuis toujours » et qu’il « s’envole » sans arrêt. Baptiste ajoute : « les choses m’embêtent en classe. ». Pourtant, j’apprends qu’il peut se concentrer sur un film d’une heure et demie sans problème. Il « flotte » donc uniquement quand il s’évade du quotidien ou le soir, car il avoue craindre l’arrivée de la nuit. Je lui demande de tirer quatre cartes. Il tire le Roi et « c’est injuste » et élabore son histoire : « ce qui est injuste, c’est que le roi ne peut plus jouer avec ses cousins, ça le rend triste. » Je lui demande pourquoi il ne peut pas jouer avec eux. Il réplique que les autres sont loin du château et qu’il faudrait prendre la luge et s’éloigner, ce qui est impossible.
La mère, qui est restée, intervient : « je suis souvent sur lui pour qu’il fasse de son mieux et les sorties sont restreintes. J’ai été élevée à la dure, et je me rends compte que je reproduis cette autorité sur mon fils. Je ne devrais peut-être lui laisser plus de temps pour s’amuser. Quant aux cousins, je me suis séparée de son papa il y a un an et on ne voit plus trop sa famille depuis. »
L’histoire en résonance portera sur son désir de réunir les membres d’une famille désunie.
- Une autre façon de se servir de ces cartes est « le jeu des émotions » :
Dans ce jeu, les cartes « problème du héros » serviront de support pour aider l’enfant à verbaliser ses émotions et à acquérir du vocabulaire pour cela. Pour cela, il s’agira de mimer et de faire deviner les émotions des cartes tirées.
CONCLUSION :
Ces cartes sont un outil riche pour aider les enfants à s’épanouir, se construire et à dénouer leurs noeuds affectifs. Elles permettent aussi de rétablir le dialogue au sein de la famille afin d’entrevoir les solutions derrière des problèmes parfois ignorés.
L’approche basée sur l’imagination et les messages de l’inconscient est très pertinente.
Merci Lise Bertoli pour cette création qui aidera de nombreux enfants à grandir plus sereinement.
Source : http://papapositive.fr/cartes-creatives-pour-inventer-des-histoires-et-grandir-en-confiance/