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Je suis comme vous, mais un tout petit peu différent.

Je ressens les mêmes sentiments, j’éprouve les mêmes choses. Juste un peu plus. Quand je suis heureux, je suis ravi. Quand je suis en colère, je suis vraiment en colère. Quand je suis triste, j’ai le cœur brisé. Quand quelqu’un me fait mal, je sens que le monde entier s’écroule. Quand je reçois un câlin je ressens l’opposé de ce que je ressentais quelques minutes avant.

Parfois, je prends tout pour moi. Tout ce qui arrive semble être dirigé contre moi. Et parce qu’il manque une valve dans mon cerveau, une sorte de soupape de sécurité, tout doit sortir d’autres façons, généralement par la bouche. Je peux paraître en colère. Vous pouvez penser que j’exagère. Mais comme il me manque cette valve, je perçois les choses de façon plus prononcées. Je n’ai pas la chance de pouvoir trier mes pensées et enlever le mauvais. Ce ne serait pas réaliste.

Je ne suis pas un mauvais auditeur, mais parfois je trouve qu’il est difficile de se concentrer. Des gouttes d’eau qui coulent du robinet, une voiture qui passe, un couple sur un banc; tout cela s’élimine de votre tête mais reste dans la mienne.


Je vois vos lèvres bouger mais parfois, je suis désolé, je n’arrive pas à entendre tout ce que vous dites, même si j’essaie vraiment. Je ne fais pas exprès de vous ignorer, mais c’est parce qu’il y a tant de choses à écouter. Et quand je suis dans une pièce complètement calme, j’écoute plutôt le silence mélangé avec les pensées dans ma tête. Ce n’est jamais calme.

Parfois, vous en avez marre de moi parce que je vous ai posé des questions sur une chose et pose de nouveau la même question presque immédiatement.

Non, je ne suis pas bête, lent ou stupide. C’est juste que la réponse que vous avez donnée m’a perdu parmi toutes les autres pensées dans ma tête. Alors, je dois demander à nouveau. Et peut-être une fois de plus pour bien l’ancrer. Pour bien m’en souvenir.

Être allongé sur le canapé pour une soirée film fonctionne rarement pour moi. Après un certain temps, le film commence à glisser sur mon corps, je perds ma concentration, et regarde tout, sauf ce qui se passe à l’écran. Ensuite, c’est mon corps qui dit que j’ai besoin de bouger. Ma patience est épuisée aussi bon que soit le film.


Laissez à mon cerveau fatigué une pause de dix minutes afin que nous puissions poursuivre le processus. Ma tête n’a pas la capacité de traiter les impressions et se fatigue rapidement.

Êtes-vous en colère contre mes éternelles maladresses sur les téléphones, couvre-lit, les vêtements et tout ce que je mets entres mes mains? C’est juste ma façon de m’agiter pour attirer votre attention. Parfois, vous pouvez sentir que je ne vous comprends pas ni vos sentiments. Mais je comprends tellement plus que je peux mettre en mots.

Parce qu’il y a des sentiments forts qui contrôlent mon cerveau et aucun mot ne peut venir sur mes lèvres. Je suis occupé à essayer de garder le contrôle de mon corps afin qu’il ne procède pas à des actions non désirées contre moi-même ou d’autres.


Je jette des choses partout? Le désordre est ma façon de maintenir l’ordre. Parce ce que c’est le chaos dans ma tête encore, et que je me sens comme un coffre-fort. C’est quand je prends le contrôle.

Vous êtes surement surpris de la façon dont je peux être énervé à un moment et être heureux la seconde qui suit? N’en tenez pas cas. Mon humeur est entièrement contrôlée par le sentiment qui prend le dessus. Et cela peut changer rapidement. Dans mon cerveau tout est en mouvement constant. Parfois, je n’ai pas le temps de gérer.

Je suis souvent en conflit avec les autres? C’est juste que je déteste l’injustice et je refuse de rester sans rien faire quand d’autres personnes ont des ennuis.

Me mêler de tout est ma spécialité. Je ne le fais pas pour être ennuyeux, mais parce que je n’ai pas le verrou pour me retenir, et qu’ont habituellement les humains. Je manque de réflexion et de recul et me met souvent dans des situations dangereuses pour sauver les gens que j’aime ou pour lesquels je ressens de la pitié.

Vous pouvez penser que je suis souvent embarrassé. Vous voyez, je ne cherche pas à être fort, sauter dans les flaques d’eau ou à rire à haute voix. Je fais ce qui me vient à l’esprit. Ce que je ressens en ce moment. Je n’ai pas le temps de penser à ce que les autres pensent de moi. Il y a tellement d’autres distractions.

Je ne comprends pas les instructions aussi vite que vous le pouvez. Parfois, quelqu’un aurait pu expliquer la même chose pour moi dix fois, mais je ne comprendrai toujours pas. Puis quelqu’un d’autre le ferait aussi et je comprendrais tout d’un seul coup. Pour moi, ce qui compte n’est pas ce que vous dites, mais comment vous le dites.

Fatigué par le fait que je perds les clés à chaque fois que nous allons quelque part et que je les trouve toujours dans la poche de ma veste quand on rentre à la maison?

Vous êtes juste habitués. Mon cerveau est un environnement si occupé qu’il n’a pas eu le temps de se rappeler où les choses se trouvent. Je les ai mis loin de moi sans y penser.


Le trouble du déficit de l’attention est intense. Nous savons plus. Nous détestons plus. Nous pleurons plus. Mais nous aimons aussi plus. Car, lorsque nous aimons quelqu’un, nous le faisons non seulement avec le cœur, mais avec tout notre corps.

Lorsque vous sentez que vous n’en pouvez plus d’essayer de nous faire comprendre. Prenez une pause. Prenez une pause loin de nous, nous pouvons être très stressants. Il y a toujours quelque chose qui se passe quand vous êtes avec nous.

Nous sommes constamment en mouvement. Mais nous ne sommes pas seulement intenses et hyperactifs. Nous sommes aussi à la fois intelligents et créatifs. Nous avons juste une façon différente de penser, parce que nous n’avons pas cette soupape de sécurité. Nous devons survivre, créer notre propre façon d’être et d’agir.

Là, vous devez nous laisser.

Et nous donner l’occasion, la chance d’être exactement qui nous sommes, nous permettre de tirer parti de toutes les choses positives que notre handicap implique, vous verrez à quel point nous avons à vous donner. Vous comprendrez. Et serez fiers de croiser notre chemin et découvrir le monde dans notre perspective.

Ce texte a été écrit par Nadia Salwin et nous sommes extrêmement heureux de pouvoir le partager.

Source: http://vraiment.org/nouvelles-5619.html