« Ils ne font pas assez d’efforts. » « Les jeunes TDAH sont des enfants roi, paresseux et mal élevés. » « Le TDAH n’est qu’une phase chez l’enfant; ça va finir par passer. » Les mythes concernant les personnes souffrant d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) circulent encore trop souvent. Selon la conférencière Annick Vincent, l’objectif premier est de créer des ambassadeurs du TDAH!

Ce trouble neurodéveloppementale touche environ 5 à 8 % des enfants et 4 % des adultes. De nos jours, il existe plusieurs types d’intervention non pharmacologiques et pharmacologiques permettant d’améliorer le fonctionnement des personnes atteintes. « Ces interventions ne règlent pas le problème, mais améliorent grandement le fonctionnement au quotidien » souligne Madame Vincent.

17 octobre 2013 – Cet article est tiré d’une conférence sur les stratégies adaptatives : « Exploration des stratégies efficaces pour mieux réussir en classe avec le TDAH chez les ados et les adultes », par Dr. Annick Vincent, médecin psychiatre et conférencière.


T pour trouble

Les répercussions de ce déficit de l’attention concernent toutes les sphères de la vie, allant de l’école au milieu du travail. Il s’agit d’un impact fonctionnel qui touche les différentes sphères de la vie à tout âge. En effet, ces individus ont plus de risque de présenter des problèmes d’apprentissage, des échecs scolaires, une mauvaise perception de soi, de l’anxiété, des troubles de toxicomanie, des difficultés relationnelles, etc.  Afin de vivre convenablement avec ces troubles, les personnes directement concernés devront assumer un fardeau compensatoire. Des obligations qui touchent autant les parents, les intervenants du milieu scolaire et les amis.

D pour déficit ou pour différence?

Madame Vincent préfère traiter des symptômes du TDAH comme une modulation de l’attention. « Les recherches en neuroscience ont démontré des effets tangibles sur le trouble du TDAH. On observe clairement des différences biologiques. ». À titre d’exemple, les personnes souffrant d’un TDAH sont plus sensibles aux stimulus environnants. Tous les sons externes, les bruits du corps, les mouvements sont amplifiés. « Ils peuvent se concentrer, mais pas nécessairement sur la bonne chose au bon moment, surtout lorsque la tâche est ennuyante. »

A pour attention!

En plus d’une modulation de l’attention distincte, le TDAH nuit à l’organisation, la gestion des émotions, le traitement de l’information importante, la gestion du temps et du budget. La solution? Une routine de vie saine et équilibrée! En effet, Madame Vincent soutient que les stratégies adaptatives non pharmacologiques doivent être appliquées en tout temps. Les personnes atteintes du TDAH doivent planifier le nombre d’heures de sommeil nécessaire, manger à des heures régulières, planifier des pauses pour bouger, éviter l’abus de substances et bien doser le temps devant les écrans.

H pour gestion de l’hyperactivité ou de l’impulsivité

La médecin psychiatre recommande plusieurs exercices pour favoriser une bonne gestion des émotions et de l’énergie.

  • Créer une liste de tâches par priorité.
  • Utiliser une petite lampe dirigée vers ce qui est à travailler pour minimiser les distractions.
  • Éloigner les tentations (jeux vidéos, réseaux sociaux, etc.).
  • Établir un programme de récompense.
  • Imaginer des solutions de rangement (regrouper les objets selon leur utilisation, codes de couleur, etc.).

Les services offerts aux personnes atteintes du TDA-H sont nombreux. Dans un premier lieu, Madame Vincent conseille vivement de consulter un professionnel reconnu dans le domaine. Celui-ci évaluera la possibilité de combiner un traitement pharmacologique avec les ressources disponibles dans les écoles.


Source: RIRE, Canada